Mon accouchement terrible et merveilleux...

Il y a 2 ans, je racontais ici mon accouchement, mon utérus qui de blagueur s'est transformé en véritable héros.
Pendant toute ma 2ème grossesse, j'appréhendais que cet accouchement finisse comme le 1er, par une rupture de la poche des eaux, pas de contractions et un déclenchement hyper médicalisé, suivi de plusieurs mois de douleurs... (femmes enceintes, je sens que je vous fais rêver, là !).

Mais autant les grossesses se suivent et ne se ressemblent pas, autant ce 2ème accouchement a été complètement à l'opposé du 1er, à un point tel que je n'imaginais pas.




Nuit de mercredi 24 au jeudi 25 février 2016
Je me réveille en sursaut avec une super envie de faire pipi. Pas le temps de me lever que je me sens humide. "Et merde... la poche des eaux", me dis-je.... Mon scénario catastrophe, celui que je ne veux pas revivre. D'autant plus que le gynéco, à mon RDV précédent, m'a annoncé que j'étais positive au streptocoque B, et donc qu'il fallait que je me rende à la maternité très rapidement si ma poche des eaux perçait.
Aux WC, ma culotte a l'air d'être rosée mais je n'arrive pas à savoir si c'est du pipi ou du liquide amniotique.
Dans le doute, je me recouche (grande courageuse devant l'éternelle !).

Jeudi 25 février
RAS, pas de nouveau pipi incontrôlable mais l'impression d'être un peu humide de temps en temps. Je me dis que si c'était la poche des eaux, le liquide coulerait en continu (auto persuasion, on y croit...).
Ma culotte est légèrement rosée (oui, vous saurez tout de moi, y compris ce qu'il y a dans ma culotte, je vous vends vraiment du rêve !!). Le côté rosé ne m'inquiète pas trop, j'ai vu sur internet que c'était signe que le col se modifiait.
Le soir, on visite avec chéri une maison une maison qui nous plaît bien (parce que tant qu'à faire que d'être à une semaine d'accoucher, en plus on visite des maisons à vendre, histoire d'être sûrs de ne pas s'ennuyer les prochains mois - on est maso ou on ne l'est pas !).

Nuit de jeudi 25 à vendredi 26 février
Impossible de dormir, je me tracasse pour cette maison qui nous a vraiment bien plu.
Puis j'ai des contractions de 3h à 5h30 assez régulières toutes les 10min.
Je finis par m'endormir.

Vendredi 26 février
Je suis réveillée en sursaut à 8h par ma miss qui hurle dans son lit.
Heureusement, chéri n'est pas encore parti au boulot, il a pitié de moi et la lève pendant que je reste un peu somnoler au lit.
A 8h45, je finis par me lever pour prendre le relais.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que c'est pour très bientôt, je demande à chéri s'il ne veut pas rester à la maison faire du télétravail, mais il me répond que son boulot n'est qu'à 15min de la maison et qu'il aura bien le temps de rentrer (... pour quelqu'un de super stressé par la durée de trajet de 40min vers la maternité, je le sens bien cool d'un coup).
D'habitude, c'est moi qui amène la miss à la crèche mais là, il décide de l'amener en partant au travail. Je dis au revoir à ma chérie, et lui explique que ce soir, ça sera sans doute ma collègue qui va passer la chercher, que le petit frère va sortir du ventre de maman et qu'elle pourra venir nous voir à la maternité très vite.

Puis je vaque à mes occupations, je téléphone à  l'agent immobilier pour lui demander des dates pour une nouvelle visite avec un entrepreneur, j'appelle ma collègue pour lui demander si elle connaît des entrepreneurs (et lui dire de bien garder son téléphone avec elle), je pars prendre ma douche... et je me dis que quand même si jamais c'est bien du liquide amniotique, ça fera plus de 24h que je le laisse couler alors que j'ai le streptocoque.
Donc j'appelle la maternité, qui me dit de venir vérifier, parce que c'est possible que ça ne coule pas en continu, si la poche est percée en haut.
Je préviens chéri qui rentre, je finis les valises, nous chargeons la voiture et nous partons. Il est alors à peu près midi. Donc chéri a faim. Il s'arrête nous acheter des sandwiches que nous mangeons en roulant.

13h30 : à la maternité, je suis tout de suite installée dans une salle de naissance super agréable...avec un lit tout rond, une vraie fenêtre et des WC (celles qui ont fait leur besoin dans un sabot sauront pourquoi je m'extasie... L'émission Babyboom à l'HFME de Lyon où j'ai accouché de ma miss ne montre pas toutes les joies de l'accouchement !).



Test négatif, ce n'est pas du liquide amniotique. OUF ! Monitoring non concluant, les contractions ne sont ni très fortes ni très régulières, col ouvert à 3 seulement. Double OUF. On va pouvoir rentrer à la maison et je vais pouvoir aller faire la sieste, enfin !
Soulagement de courte durée : "allez faire un petit tour en ville manger une gaufre et revenez dans 2h pour un nouveau contrôle" me dit la sage-femme.

14h45 : avec chéri, on se traîne en ville. Il fait froid, je suis crevée (dormi 2h30 cette nuit, j'accuse un peu le coup), j'ai envie d'aller aux WC, je suis pas bien (en plus, la SF m'a donné une serviette hygiénique énorme qui me gêne) et j'ai pas faim du tout pour une gaufre... Mais bon, on mange quand même une glace dans une galerie commerçante, et puis les contractions me font revenir à la voiture, en mode baleine échouée sur la plage.



On s'arrête dans un Carrouf pour acheter quelques trucs qui nous manquent (genre serviettes hygiéniques fines, biscuits...), puis à Vandenborre pour acheter un câble pour relier notre téléphone à la chaîne Hi-Fi que chéri a repéré dans la salle de naissance. Je me traîne de plus en plus avec les contractions mais bon, il faut bien faire passer les 2h...

Enfin 17h30, de retour à l'hôpital, monitoring... et la délivrance : on me dit de rentrer chez moi, que le col n'a que peu bougé (ouvert à 4) (quand même...), et que les contractions ne sont ni régulières ni fortes. YES !
Je vais pouvoir aller aux WC à la maison et dormir !!

18h30 : pendant le retour, je me dis en moi-même qu'ils sont fous de m'avoir lâchée, moi-même je ne m'aurais pas autorisée à repartir si j'avais été la SF ! Les contractions sont douloureuses à chaque soubresaut de la voiture, je pense que lorsqu'il faudra revenir à la maternité, les 40min seront très compliquées à gérer...

19h15 : tant qu'à faire, on passe au thaï prendre des plats à emporter. On attend avec une appli que je viens de télécharger pour compter la durée et la régularité des contractions. Moi je les trouve régulières mais comme la maternité a dit que non, je n'en tiens pas compte.
On rentre à la maison, je lance une lessive de mon pantalon noir de grossesse avec de la teinture noire car il est tout décoloré et j'ai eu honte à la maternité dans l'après-midi (la fille qui a encore l'espoir qu'elle n'accouchera qu'une fois le pantalon teint, rincé et séché ah ah ah !).
On mange tranquillement, on se dit que c'est la première fois depuis la naissance de la miss qu'on est tous les 2 tous seuls à la maison. Un peu plus et on irait se faire un ciné !

20h30 : n'exagérons pas quand même... et puis c'est la 1ère de Koh Lanta qui va bientôt commencer, en attendant on regarde une émission sur un zoo.
On gonfle mon ballon, je sors mon coussin d'allaitement et je m'installe comme la sage-femme m'avait montré en cas de contractions dans les reins. Elles commencent à être douloureuses mais sans être ingérables. Chéri va chercher les balles de tennis et me masse le bas du dos, c'est bien agréable.



20h45 : ma collègue m'appelle, la miss est au lit, tout s'est bien passé avec eux même si elle ne les connaissait pas beaucoup.
21h : c'est au tour de mon père d'appeler au sujet de la maison que l'on a visitée la veille. C'est chéri qui lui répond (et arrête de me masser, arghhh). Blablabla, re-blablabla, re-re-blablabla. Je commence à avoir mal quand même, j'aimerais bien que mon père raccroche et que chéri me masse de nouveau. Je commence à gémir de douleur. Chéri finit par raccrocher. OUF !

21h15 : je lui dis que j'ai mal et que je prendrais bien un bain. Du coup il se lève faire couler l'eau dans la baignoire. Ca risque d'être long car on a une pression de mer*e... Je commence quand même à bien douiller, j'ai l'impression d'avoir aussi mal que quand j'ai demandé la péridurale pour ma miss. Je n'étais qu'à 7cm, et j'avais mis 4h encore avant d'accoucher. Donc j'ai le temps.
Je me lève aussi. Tiens, ça me fait du bien. Et là je réalise que je n'ai toujours pas été aux WC depuis cet après-midi alors que j'ai toujours autant envie. J'y vais. Dans ma culotte, un truc rouge un peu épais. Je crie à chéri d'arrêter le bain, qu'on va devoir y aller cette fois. J'ai envie de pousser (normal, je suis aux WC). Je fais mon affaire (glamour un jour glamour toujours). Mais j'ai toujours envie de pousser. Ca pue. Pas littéralement, hein (quoique, peut-être un peu aussi !).
Chéri me donne 2 spasfon, cas-où. Ca me fait assez rire intérieurement. Je sais que ça ne va pas suffire. Je suis en train de pousser, quoi !
Chéri m'aide à me relever, il me soutient en me demandant s'il faut appeler les pompiers. "Je fais le 17 ?" qu'il me dit. Je rigole. "De 1, les pompiers c'est pas le 17. De 2, on n'est pas en France ! Ici, c'est le 112, mon chéri !"
Et de 3, il est absolument pas envisageable que j'accouche à la maison ni dans une ambulance. On y va !

21h20 : on part. Je prends en catastrophe un grand sac de course pour mettre entre le siège et moi, cas-où (Nota Bene : en AUCUN cas un sac de course suffit pour éviter la tache sur le siège lorsque la poche des eaux se perce. Un sac poubelle double épaisseur de 100L éventuellement... et encore) (Nota bene 2 : le liquide amniotique s'enlève après un bon shampoinage du siège... mais réapparaît quelques semaines après).

21h25 : j'ai mal. Chéri appelle l'hôpital. La sage-femme qui entend mes gémissements lui dit qu'on n'aura pas le temps d'aller jusqu'à chez eux et qu'il faut qu'on s'arrête aux Urgences les plus proches (soit 20-25min de voiture au lieu de 40-45). Elle reste avec nous en ligne pour nous encourager ("Respirez madame, soufflez..."). Je pousse de temps en temps juste un peu, pour me soulager. Mais je me retiens. C'est vraiment une sensation très étrange.

21h35 : je pousse, je crie. PLOUF. Une vague liquide me submerge et me soulage d'un coup. J'ai perdu la poche des eaux.
La sage-femme dit à chéri de s'arrêter sur le bas-côté. Chéri s'arrête devant la boulangerie où il a acheté les sandwiches ce midi. Il est absolument hors de question que j'accouche dans la voiture, je dis (ok, en vrai je lui hurle "REPAAAAARS"). La sage-femme "Votre femme vous dit de repartir ? Alors repartez !".
L'hôpital appelle les urgences les plus proches, pour qu'ils se préparent à nous accueillir.

21h45 : "merde je me suis planté de route" "COMMENT CA TU T'ES TROMPE ?????" (moi) "Comment ça vous vous êtes trompé ???" (la sage-femme en ligne).
En fait c'est le GPS de M*ù@# de la voiture qui nous fait prendre un "raccourci". Raccourci incluant tous les dos d'âne et les rues pavées du bled alors qu'il est 22h et qu'il n'y a personne sur la route !

21h50 : on a les urgences en vue. Soulagement. La sage-femme raccroche.

21h51 : les brancardiers me sortent de la voiture et me couchent en position foetale sur le brancard. Ils disent à chéri de poser la voiture à la sortie des urgences pour venir avec moi. "c'est à quel étage déjà la maternité ? depuis les travaux, on ne sait plus trop à force..."

21h55 : je suis dans la salle (j'ai cru jusqu'à en ressortir quelques heures plus tard que j'étais dans un cul-de-sac au fond d'un couloir, à cause des travaux dont les brancardiers parlaient. En fait non, j'étais bel et bien dans une salle de naissance). On me transfère sur le lit d'accouchement, on me débarrasse de ma veste, chaussures, pantalon et culotte trempés.
21h57 : "vous pouvez pousser madame". Je ne demande pas mon reste. Une poussée, la tête sort. "Poussez encore madame" "c'est bon, laissez moi reprendre ma respiration !" (ils croient quand même pas qu'ils vont me donner des ordres maintenant !). Je pousse une seconde fois (quand ça me chante et toc), et le bébé sort.
21h58 : mon Petit Bolide pressé de voir le jour la nuit est né !
21h59 : il est sur moi, je me dis que c'est encore un petit rat que j'ai fait - effectivement, il ne pèse "que" 2,7kg, soit quand même 400g de plus que sa soeur, ce qui va le sauver du protocole des petits bébés auxquels ma miss n'avait malheureusement pas pu échapper.
2h et demi plus tard, je me levais tranquillement pour changer de lit, aller aux WC et vivre ma vie, comme si je n'avais jamais été enceinte, ni n'avais accouché. Aucune douleur, aucune gêne nulle part, un truc de fou !

Franchement, j'ai vécu un accouchement parfait, si c'était à refaire, je referais tout pareil, sauf que j'accoucherais à la maison tant qu'à faire...
J'ai été plus que soulagée de pouvoir rentrer à la maison après le monitoring, et je pense que ça a beaucoup aidé à ce que le travail soit aussi rapide (+ les 40min de voiture ont dû aider probablement). Je suis certaine que si j'avais dû rester à l'hôpital, bébé aurait mis bien plus de temps à sortir, j'étais tellement mal à l'aise là-bas, on tournait en rond dans la chambre, on s'embêtait...

Bref, un accouchement parfait, aucune aide, aucune médicalisation avant l'accouchement (je vous rassure, ils se rattrapent après !), j'ai vécu un des moments les plus intenses de ma vie, j'ai certainement souffert terriblement pendant le travail et dans la voiture, mais je n'en garde aucun souvenir. C'était juste PARFAIT !

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